Esther BAPSALLE, Couleurs biosourcées: le cas de la vigne

Si les jours de la couleur bon marché sont comptés, quelles sont les alternatives ? Le système global de fabrication des colorants synthétiques est aujourd’hui polluant, non éthique et dépendant principalement de l’industrie pétrochimique. En Chine, siège mondial de la production de colorants, pas moins de 70% des rivières, des lacs et des réservoirs sont touchés par cette pollution. Peut-on envisager des alternatives tangibles à ce système mondial, obsolète et toxique?
Il s’agit d’abord d’interroger le rôle de la couleur au sein-même du projet de design afin d’évaluer son importance dans nos objets et environnements quotidiens: est-il encore légitime de colorer nos objets aujourd’hui ? Si oui, pour quelles raisons ? L’analyse de l’histoire des colorants naturels, de l’expansion des colorants bio-sourcés et de la mixité des provenances dans la production des colorants peut nous livrer les clés pour repenser l’avenir de la couleur.
Le projet consiste à faire des colorants un produit dérivé de l’agriculture. Il s’agit d’abord d’une veille sur des projets existants, puis d’une recherche appliquée menée avec le vignoble du Château Brondelle (Fr) pour exploiter toutes les ressources de la vigne, d’un point de vue tinctorial.